L’île aux moutons

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Par Jean-Olivier Héron

A propos du logo de la Ferme d’Emilie, où l’on découvre la force du lien qui unit l’île d’Yeu au mouton

En inscrivant la carte de l’île d’Yeu dans la silhouette d’un mouton, il me semblait utile de rappeler le rôle emblématique que ce dernier a joué dans la vie insulaire au cours des deux derniers millénaires. C’est si vrai, que l’une des origines possibles du nom « Yeu » pourrait être une altération du mot latin ovis signifiant le mouton. L’île d’Yeu, dès lors, serait l’ile aux moutons… Ce dont nous sommes sûr, en revanche, c’est qu’au 19ème siècle encore, la population ovine de l’île d’Yeu s’élevait à plus de 3000 têtes.

Ces moutons présentaient des caractères raciaux suffisamment originaux pour qu’on puisse en parler en terme de race ilaise, comme on parle aujourd’hui du mouton d’Ouessant. Les derniers représentants de cette race endémique se sont éteints vers la fin des années 1970, avant qu’on puisse leur donner une descendance. Pourtant, même si elles n’en ont ni la couleur, ni la silhouette, les brebis d’Emilie, des Solognotes, semblent être les dignes héritières de cette race îlaise, en terme de rusticité et de qualités gustatives. Elles nous disent, en tout cas, que le mouton est intimement lié à notre petit territoire, à ses paysages, à son économie, à ses traditions culinaires et lainières. Aussi modestes qu’elles puissent vous sembler, songez en les voyant, qu’elles portent en elles une part de notre culture au même titre que les moulins ou les dundées aujourd’hui disparus, à ceci près qu’elles sont vivantes et entendent bien le rester.

Bienvenue aux moutons d’Emilie !

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L’élevage à la Bergerie, une tradition en harmonie avec l’environnement naturel

Les agneaux de la Ferme d’Emilie bénéficient de conditions d’élevage exceptionnelles, avec une très faible densité pour la surface de pâturage utilisée, sur de petites parcelles caractéristiques du paysage de la Côte sauvage et sur le parcours des landes du vieux Château.

Le mode d’élevage maintient les agneaux avec leur mère pendant au moins 5 mois et conduit ensuite les animaux assez longtemps pour atteindre les qualités gustatives recherchées. La Ferme d’Emilie offre des agneaux à la saveur unique due à la flore variée de la Côte sauvage.

En évitant le sevrage précoce et la mise en vente prématurée, en appliquant les normes de l’agriculture biologique, la Ferme d’Emilie garantit un élevage de qualité; mais le nombre d’animaux qu’il est possible d’élever dans ces conditions se trouve limité par la surface des prés et des parcours côtiers et par l’étroitesse des chemins et des parcelles.

En mettant en valeur le parcellaire agricole existant, avec ses affleurements de roche, ses prés et ses landes, l’élevage traditionnel de La Ferme d’Emilie repose sur l’équilibre harmonieux avec l’environnement naturel.

Le pâturage ovin sur la côte sauvage favorise le maintien de la diversité écologique. De façon générale, on note, sur l’île d’Yeu, une fermeture progressive des habitats avec l’envahissement des landes à ajoncs au détriment des pelouses et landes rases. Ce développement anarchique de la végétation entraîne une banalisation des habitats, négatif pour la faune et la flore.

L’entretien des parcelles par les moutons permet de conserver une mosaïque de milieux (ouverts et fermés) en évitant l’installation des espèces vivaces spontanées, telles que les ronciers, prunelliers, aubépine, ajonc et chêne vert.